La vallée de la Charente

Vallée de la Charente
 
 

La Charente et le quai le long du chemin de halage à Port-d'Envaux. © Région Nouvelle-Aquitaine, inventaire du patrimoine culturel / C. Rome, 2015.

L’opération d’inventaire sur la vallée de la Charente en Charente-Maritime a été conduite entre 2016 et 2021. Les dossiers des éléments étudiés sont en ligne. Ils permettent de mettre en évidence les liens étroits existant entre le fleuve et l’évolution des activités humaines à travers l’histoire.

Le fleuve Charente prend sa source à Chéronnac, en Haute-Vienne, et parcourt ensuite de ses méandres les départements de la Charente, de la Vienne et de la Charente-Maritime, sur 381 kilomètres, jusqu'à son embouchure dans l'océan Atlantique.

Afin de préserver la faune et la flore des territoires traversés, la presque totalité du cours du fleuve et de ses affluents est classée dans le réseau européen Natura 2000.

Ses rives, qui forment de vastes prairies, ont très tôt attiré l'installation de population et de nombreux sites archéologiques en attestent. Dès l'Antiquité, cet axe de navigation favorise les échanges. Divers aménagements pratiqués au Moyen Âge améliorent sa navigabilité à partir d'Angoulême, lui donnant un rôle essentiel dans les relations commerciales entre les provinces de l'Angoumois et de la Saintonge. Par la suite, de grands ports se développent, à Angoulême, Cognac, Saintes, Tonnay-Charente et Rochefort, pour le transport de matériaux, de produits manufacturés et de vivres, et stimulent l'économie des communes alentours.
 

Détail d'une carte du cours de la Charente, vers 1700. Fac-similé conservé au Service du patrimoine de la Région Nouvelle-Aquitaine, site de Poitiers. Cliquez pour voir la carte complète, nouvelle fenêtre.


Le fleuve Charente, de son entrée en Charente-Maritime à son embouchure

En Charente-Maritime, les eaux tranquilles du fleuve traversent 34 communes riches d'une histoire vécue en symbiose avec lui, véritable trait d'union entre l'océan et l'arrière-pays. La plupart de celles-ci sont situées dans l’ancienne province de Saintonge, à l’exception des communes situées sur la rive droite à l’aval de Tonnay-Charente, qui dépendaient de l’Aunis. Si elle a ainsi parfois joué un rôle de frontière et forcément compliqué les passages d’une rive à l’autre, la Charente a aussi favorisé les échanges. Le patrimoine bâti qui s'égrène le long de son lit est souvent lié à ses diverses fonctions : châteaux défensifs, habitations de pêcheurs et de commerçants, moulins, quais, cales, ponts, barrages, écluses, usines…

 

L'enquête d'inventaire du patrimoine

Cette opération d'inventaire s'intégrait dans un programme de valorisation, inscrit dans le Contrat de Plan État-Région (CPER) 2015-2020, des vallées de la Charente, de la Gartempe et de la Sèvre-Niortaise qui structurent le territoire régional et participent à son développement touristique. Ces trois opérations avaient pour objectif principal de mettre en évidence les relations entre les habitants et leur environnement.

Après l’expérimentation d’un inventaire topographique sur la commune de Courcoury, l’étude s’est concentrée sur le patrimoine lié à l’eau dans la vallée de la Charente en Charente-Maritime, depuis Chérac et Salignac-sur-Charente, jusqu'à l'embouchure entre l’île d’Aix et Port-de-Barques. Commencée en janvier 2016, l'étude a été conduite par Pascale Moisdon, chargée d'étude à la Région Nouvelle-Aquitaine.

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Les cartes

Le cours du fleuve Charente depuis sa source à Chéronnac dans la Haute-Vienne

Le cours du fleuve Charente.


La vallée de la Charente : les 34 communes riveraines du fleuve en Charente-Maritime
 

Carte des communes étudiées dans l'opération d'inventaire de la Vallée de la Charente.

Bords Brives-sur-Charente Bussac-sur-Charente"Port-d Port-d'Envaux Rochefort Romegoux Rouffiac Saint-Hippolyte Saint-Laurent-de-la-Prée Saint-Nazaire-sur-Charente Saint-Savinien Saint-Sever-de-Saintonge Saint-Vaize Saintes Soubise Taillebourg Tonnay-Charente La Vallée Vergeroux Port-des-Barques Montils

Des paysages contrastés

De l’amont vers l’aval, les paysages se transforment à partir de Saint-Savinien ; les coteaux boisés ou plantés de vignes, de cultures céréalières ou fourragères, qui bordent les prairies inondées l’hiver, disparaissent au profit d’un paysage aplani constitué de marais desséchés ou mouillés.

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Le rôle de l’arsenal de Rochefort

La création de l’arsenal en 1666, à l’origine de la ville de Rochefort, transforme la vallée d’abord par l’ampleur de ses installations avec des annexes implantées jusqu’au littoral : des fosses pour l’immersion des bois de construction des vaisseaux, une fontaine, des redoutes et des forts pour défendre l’accès au fleuve, mais aussi des phares pour guider les bateaux. Cette implantation transforme également la vallée en amont en dynamisant l’économie et en accroissant fortement le trafic fluvial pour répondre aux immenses besoins de l’établissement et de la population qui lui est attachée, tant en matériaux de construction, en bois de chauffage, en vivres, qu’en produits manufacturés.

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Un fleuve à franchir

Jusqu’au 19e siècle, après la destruction du pont médiéval de Taillebourg en 1652, un seul pont permettait de traverser le fleuve, celui de Saintes qui datait du début du 1er siècle. Ailleurs, le voyageur avait recours au bateau manœuvré par un « passager » contre des droits payés aux communautés ecclésiastiques ou aux seigneurs qui en étaient les détenteurs. C’est seulement à partir de la fin des années 1830 que d’autres ponts sont édifiés pour remplacer les bacs qui disparaissent peu à peu. Néanmoins, durant la période estivale, un service de bac existe encore dans trois endroits du fleuve, entre Soubise et Rochefort, Courcoury et Chaniers, et, enfin, Rouffiac et Dompierre-sur-Charente. Quelques ponts sur la Charente sont particulièrement intéressants par la technicité mise en oeuvre et leur esthétisme, tels le pont suspendu de Tonnay-Charente et le pont à transbordeur de Martrou.

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Un fleuve qui relie

Dès l’Antiquité, le fleuve permet le transport des hommes et des marchandises. Des sources écrites attestent l’existence de certains ports à partir du 11e siècle, ceux de Port-de-Lys et Montalut à Salignac-sur-Charente, ou encore de Taillebourg et Saint-Savinien. Jusqu’au 19e siècle, chaque site de chargement et de déchargement, même dénué d’aménagement spécial, est dénommé port. C’est surtout au cours de ce siècle que les ports les plus actifs, dans l’estuaire et en amont, sont dotés de cales et de quais maçonnés, auxquels s’ajoutent des jetées pour les premiers. Les eaux de la Charente sont aussi synonymes de loisirs, parfait terrain de jeu pour la baignade, la plaisance, la pêche et la chasse.

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Industrie et artisanat

Un seul site a été aménagé en moulins, celui de la Baine à Chaniers, là où le fleuve se partageait en deux bras, l’un d’entre eux étant réservé à la navigation. Ailleurs, une construction de barrage pour le fonctionnement d’un moulin aurait gêné le passage des bateaux. En revanche, la facilité d’export de marchandises par la voie fluviale a profité à l’activité économique de l’ensemble de la vallée, et notamment au développement de la filière du cognac. De plus, les berges de la Charente, à Tonnay-Charente par exemple, ont accueilli des usines ainsi aisément approvisionnées en matières premières.


   

"L'industrie des bois déroulés"

Extrait - durée : 1 min - muet.
Réalisation A. Bouclaud, années 1950.
Format d'origine 16 mm - noir et blanc - sonore magnétique - durée : 10 min.
© archives Trafic Image.

La production d'une planche de contreplaqué, une des spécialités industrielles de Charente-Maritime, de l'arrivée des grumes du Gabon à Rochefort à la fabrication d'emballages légers ou de petits meubles, dans les années 1950.

La concurrence de la voie ferrée

L’ouverture des lignes ferroviaires, en 1867 pour celle qui longe la vallée entre Rochefort et Cognac, puis en 1873 pour celle joignant La Rochelle à Rochefort, concurrence très vite le trafic fluvial, d’abord pour les voyageurs, puis pour les marchandises. Elle entraîne aussi la construction d’un certain nombre de ponts dans la vallée, pour les lignes elles-mêmes, mais surtout pour l’accès aux gares.

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