La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

Nombre d'édifices ont disparu sans que l'on connaisse la cause de leur destruction. On évoque alors "le temps, qui en a eu raison"… C'est le cas pour le petit manoir de Laudonie, sur la commune de Montemboeuf, en Charente, dont le souvenir subsiste grâce à quelques cartes postales et photographies du siècle dernier.
Les éléments connus de son histoire comportent plusieurs des ingrédients classiques d'une destinée de manoir. Situé entre la Charente limousine et l'Angoumois, il aurait d'abord été, au 11e siècle, le siège du fief des Montemboeuf, issus des vicomtes de Limoges, puis aurait, au 14e siècle, dépendu de la châtellenie de Montbron, qui s'étendait plus au sud.
Entre le 16e siècle et le 18e siècle, quatre familles de propriétaires, venant eux aussi tantôt de la Charente limousine, tantôt de l'Angoumois, s'y sont succédé ; le manoir au début du 18e siècle fut l'objet de procès entre héritiers. À la fin de ce même siècle, en 1776, Denis Gros, originaire du Limousin et fermier chargé de collecter les droits féodaux, l'acheta. Il se fit appeler Denis Gros de Montemboeuf. Ce nom deviendra prudemment Gros-Montemboeuf quelque vingt ans plus tard... Denis Gros fut en 1793 à l'origine d'un scandale financier à l'occasion de l'achat d'un autre château. Son neveu Gabriel (1769-1853) fut d'abord jacobin, puis accéda aux fonctions de maire et de conseiller général.
Enfin, pendant la guerre de 1939-1945, les archives brûlèrent.
Les photographies prises alors montrent un ensemble de constructions recouvertes par la végétation, et qui évoquent le souvenir d'un lieu de vie complet, mais en miniature : un petit manoir dans un creux de vallon, un moulin, un étang avec sa digue, un pigeonnier au bord de l'eau, un pont, et un lavoir. Chaque époque avait laissé là son empreinte. Le manoir, un peu bouleversé par les aménagements chaotiques des 19e et 20e siècles, montrait encore des fenêtres et une tourelle d'angle portant la marque du 16e siècle ; le moulin et le pont pouvaient dater du 18e siècle ; le pigeonnier aussi, peut-être (sa partie supérieure avait été arasée) ; et le lavoir avait reçu au 20e siècle une couverture de tuiles mécaniques.
Photographies : Région Nouvelle-Aquitaine (Aquitaine Limousin Poitou-Charentes), inventaire du patrimoine culturel / Alain Maulny, 1974. Cliquez sur chaque image pour l'agrandir.
Auteur du texte : Marie-Paule Dupuy, juillet 2016.