La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont bombardé des installations industrielles, ferroviaires, aéronautiques... occupées par l'armée ennemie. Les maisons ou les hameaux qui les environnaient ont souvent été touchés. Près de Saint-Jean-d'Angély, les bombardements du camp de Fontenet ont ainsi en partie détruit les villages voisins, Varaize, la Combe, la Crochette, la Richardière…
L'installation du camp militaire de l'Armée de l'Air à Fontenet, en 1936-1937, était l'œuvre du général angevin Jean-Henri Jauneaud, chef de cabinet du ministre de l'Air Pierre Cot, et de l'architecte angérois André Guillon, originaire de Saint-Jean-d'Angély. Ce dernier, passionné d'aviation, avait construit un Pou du Ciel, modèle d'avionnette en kit conçu par Henri Mignet, lui-même Saintongeais.
L'Armée de l'Air était déjà établie à Saintes, Angoulême et Cognac, et une autre base lui était nécessaire.
Entre 1940 et 1944, le camp fut occupé par la Luftwaffe. Les troupes s'installèrent dans la commune de Varaize tout entière, en particulier dans les maisons de prestige et le groupe scolaire. Le 31 décembre 1943, un premier bombardement allié fit dix morts au village de la Combe. Un second bombardement, le 27 mars 1944, endommagea l'église et le sud de la commune de Varaize. Le village de la Crochette, entre les communes de Fontenet et Varaize, fut entièrement détruit. Ses habitants heureusement l'avaient déjà déserté. Le hameau de la Richardière se situait à quelques centaines de mètres, et c'est là qu'avaient été relogés ceux qui habitaient la Crochette. La Richardière fut aussi affectée, en particulier le logis, dont subsistaient dans les années 1960 quelques éléments de décor intérieur, et deux pavillons d'angles coiffés d'ardoises, au fond du parc. Les fermes des alentours furent réparées avec des pierres provenant du logis. Quelques photographies prises il y a trente ans permettent de connaître leur aspect d'alors.
Après la guerre, le camp cessa d'être un camp d'aviation. Les Américains s'y installèrent en 1950 pour y effectuer la maintenance et la réparation des véhicules de l'artillerie et des chars. Ils le quittèrent pour Châtellerault en 1963. Un détachement polonais y demeura jusqu'en 1966.
Le village de la Crochette ne fut jamais reconstruit. L'extension urbaine de Varaize se fit, après la guerre, au sud de la Richardière, et vers le hameau des Bourrus.
Photographies prises dans les années 1980 par Pierre Lavallée.
Auteur du texte : Marie-Paule Dupuy, mars 2017.