Voûtes romanes
Découvertes
-
-
-
Mis à jour le 16 juillet 2018
Les voûtes sont des éléments essentiels de l'architecture romane. En berceau (plein cintre, puis brisé), d'arêtes, en cul-de-four ou bien coupole, elles évoluent tout au long du 11e et du 12e siècle. Les voûtes couvrent notamment les édifices religieux, des petites églises rurales aux grandes églises de pèlerinage.
À l'époque romane, les charpentes en bois sont remplacées par des voûtes en pierre. Ces ouvrages maçonnés reposent sur les murs ou des appuis tels les piles ou les colonnes. Ils modifient l'architecture des églises, notamment leur largeur, la taille des baies et l'épaisseur des murs.
La voûte en berceau, la voûte d'arêtes et le cul-de-four
Dans une église, c'est la largeur de la nef qui détermine son couvrement. Dans le cas d'un petit édifice, sa nef étroite est couverte d'une seule voûte. Les murs sont épaissis pour soutenir son poids et les baies réduites pour ne pas fragiliser la structure. Ainsi, ces églises sont généralement sombres. Pour un édifice de plus grande taille, la nef plus large est divisée en trois vaisseaux parallèles : un vaisseau central et deux collatéraux (ou couloirs de circulation), chacun couvert par sa propre voûte.
Photographies : © Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel : J. Bonneau, 2013 (3) ; M. Deneyer, 1993 (10) ; A. Maulny, 1991 et 1992 (2-4-5-6) ; C. Rome, 2012 ( 8-9). Dessins : © Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culture : J. Jay, 2013 (1) ; M. Nicolas, 2013 (7)
Le mode de couvrement de nef le plus répandu au cours du 11e siècle est la voûte en berceau plein cintre, voûtement continu qui suit le profil d'un arc et qui a la forme d'un demi-cylindre. Ces voûtes sont parfois soutenues par des arcs doubleaux. Les berceaux centraux reposent sur des piliers qui délimitent les travées. L'église Notre-Dame-la-Grande à Poitiers offre un exemple de voûte en berceau parmi les plus anciens conservés dans le Poitou et les Charentes.
Pour contrebuter ces lourdes voûtes centrales, deux types de voûtes sont utilisés dans les collatéraux, soit des berceaux ou demi-berceaux, soit des voûtes d'arêtes. Ces dernières canalisent mieux les poussées et assurent un meilleur contrebutement. Cette combinaison d'une voûte en berceau et de voûtes d'arêtes permet la réalisation de nefs plus grandes, plus hautes et plus claires, comme celle, spectaculaire, de l'église abbatiale de Saint-Savin.
Les cryptes et les déambulatoires sont le plus souvent couverts de voûtes d'arêtes. Les chœurs et les chapelles sont majoritairement couverts d'une voûte en cul-de-four, qui épouse la forme circulaire (et plus rarement polygonale) de l'abside.

La coupole, symbole de perfection
La coupole constitue un autre mode de couvrement récurrent à l'époque romane. Cette voûte de plan circulaire ou octogonal est un symbole de perfection et du dôme céleste. Elle est choisie pour couvrir la travée qui précède le chœur, la croisée du transept et surtout la travée sous clocher. La coupole repose sur des trompes ou sur des pendentifs, qui permettent de passer du plan carré de la travée au plan circulaire de la coupole.
Au début du 12e siècle et pour la première fois dans le Poitou et les Charentes, trois coupoles sur pendentifs sont utilisées en couvrement d'une nef dans la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême. Le principe de la files de coupoles est par la suite repris en Angoumois dans de nombreux édifices à nef unique. Les files de coupoles qui couvrent les nefs se composent presque exclusivement de coupoles sur pendentifs.
Photographies : © Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel : E. Dessert, 1985 (15) ; C. Rome, 2010 et 2012 (11-13-14). Dessins :© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel : M. Nicolas, 2013 (12)
L'arc brisé, une petite révolution
L'arc brisé et la voûte en berceau brisé apparaissent à la fin du 11e siècle et se diffusent rapidement. Assurant une meilleure répartition des charges de la voûte, ils remplacent les profils en plein cintre, parfois même au cours du chantier de construction. C'est le cas pour l'église abbatiale de Saint-Jouin-de-Marnes, où les travées à l'entrée de la nef ont reçu une voûte en berceau brisé et des doubleaux brisés, au début du 12e siècle.
Photographies : © Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel : R. Jean, 2010 (20) ; C. Rome, 2010 et 2012 (16-17-18) ; C. Sarrazin, 2009 (19).
Voir
L'église romane de Saint-Savin : une voûte peinte exceptionnelle
Exposition "L'art roman en Poitou-Charentes" (2013)
Auteurs: Noémie Lechat et Christine Sarrazin
Localiser