Schémas des fours des tuileries-briqueteries
Découvertes
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Mis à jour le 5 avril 2017
Après la préparation de l'argile et son façonnage, la cuisson est la troisième opération essentielle pour la fabrication d'un objet de terre cuite. Elle a fait l'objet de recherches technologiques depuis le début du 19e siècle, qui se sont traduites par une évolution importante des fours. Les tuileries-briqueteries de Poitou-Charentes possèdent différents types de fours qui témoignent de cette évolution.
Les fours à feu intermittent
Le four vertical
Le four vertical dit également droit ou debout est le type de four le plus ancien (attesté dans la région dès le 18e siècle). Construit en moellon et revêtu à l'intérieur de briques réfractaires, il est de plan carré, d'une hauteur de 5 à 6 mètres. Son foyer est installé sous la chambre de cuisson, séparé d'elle par une sole (partie où sont déposés les produits) à claire-voie ; il est alimenté par des fagots de bois. Ce four, non couvert, nécessite à chaque cuisson la réalisation d'une voûte sommaire à partir des produits à cuire. Pour améliorer ses performances, il sera le plus souvent couvert d'une voûte en briques percée de trous d'aération à la fin du 19e siècle.

Le four horizontal
Le four horizontal, dit également « couché », est plus tardif que le four vertical ; cette forme apparaît au cours du 19e siècle. De plan rectangulaire, il est construit en moellon avec un revêtement intérieur de briques réfractaires et couvert d'une voûte surmontée d'une couche de terre ou de sable et d'un toit en tuiles. Son foyer est placé à l'une des extrémités de la chambre de cuisson, dont la sole est en général légèrement inclinée. Une ou deux cheminées placées du côté de la porte d'enfournement assurent le tirage.

Le four cellule
Les fours cellules apparaissent dans les années 1960 pour remplacer les fours verticaux ou horizontaux dans les petites structures. De plan rectangulaire, ils sont en métal avec un intérieur de briques réfractaires. Leur capacité varie de 15 à 20 m3. Les produits à cuire sont installés sur une plate-forme réfractaire alvéolée, elle-même posée sur des rails.

Les fours à feu continu
Les fours à foyer mobile
Inventé en 1858, le four Hoffmann est le premier four à fonctionnement continu. C'est un four circulaire à foyer mobile : le feu, alimenté par du charbon grâce à des orifices percés dans la voûte, circule constamment et successivement dans tous les espaces de la galerie annulaire ; cette dernière est distribuée par des portes latérales servant à l'enfournement et au défournement ; elle est reliée à une cheminée.
Dans ce système, les produits enfournés sont préchauffés à l'approche du feu, cuits en sa présence puis refroidis lorsqu'il s'éloigne. Les produits refroidis sont défournés, tandis que d'autres cuisent et que d'autres encore sont enfournés. Ce four fonctionne ainsi de manière ininterrompue, durant des années parfois.
Les fours Hoffmann-Simon et en zigzag sont des adaptations du four Hoffmann.
Le four Hoffmann-Simon est de plan rectangulaire et de taille plus modeste ; il est constitué de deux galeries parallèles réunies à leurs extrémités. Le four en zigzag est proche du précédent. Également de plan rectangulaire, il s'en distingue par l'ajout de cloisons qui divisent la galerie en compartiments.

Les fours à foyer fixe
Le four tunnel est le seul type de four à feu continu et à foyer fixe utilisé dans les grandes tuileries-briqueteries à partir des années 1950. La première installation dans la région date de 1939 dans les Deux-Sèvres.
Il s'agit d'une galerie droite très longue, pouvant atteindre une centaine de mètres, en maçonnerie réfractaire. Elle est parcourue d'une voie ferrée, sur laquelle circulent lentement un grand nombre de wagonnets chargés des produits à cuire. Ce four comprend une zone de préchauffage (1), une zone de cuisson (2) et une zone de refroidissement (3). Chauffé au gaz, ce four possède un système de régulation automatique régi par un tableau de commande.

Auteur : Pascale Moisdon, en collaboration avec Catherine Tijou, mars 2017.
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