Schémas des moulins à blé et minoteries
Découvertes
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Mis à jour le 10 août 2018
Des schémas pour mieux comprendre l'évolution de l'activité meunière : des meules entraînées par une roue à eau aux broyeurs à cylindres, des tamis aux plansichters, de l'énergie hydraulique à l'électricité...
Un moulin à blé au 18e siècle
Jusqu'au début du 19e siècle, le moulin est équipé d'un système mécanique simple, comprenant essentiellement une roue hydraulique qui entraîne une paire de meules. Les grains de blé sont écrasés par le frottement de la supérieure, qui tourne, sur la meule inférieure, la dormante. Les grains broyés sont ainsi transformés en farine grossière, qui est expulsée, par la force centrifuge, à l'extérieur des meules, directement sur le plancher.
La roue à eau est mue par la force du courant, qui la fait tourner : cette énergie est transformée en mouvement mécanique circulaire.
La roue du moulin (1) est reliée, par l'intermédiaire de l'arbre (2), au rouet de fosse (3). Ce rouet, muni de dents d'engrenage, alluchons (4), entraîne une lanterne (5), fixée à une pièce métallique, l'anille, qui fait bouger la meule supérieure (courante) (6b) au-dessus de la meule dormante (6a). Un trou au centre de la meule supérieure, l'œillard (7), permet le passage du blé, versé de la trémie (8), entre les deux meules.
Un moulin à l'anglaise dans les années 1830

La roue hydraulique (1), reliée au rouet de fosse (2), entraîne deux paires de meules (5) grâce à divers organes de transmission en fonte (pelote, rouet de volée et lanternes). Ces meules sont supportées par un beffroi, assemblage de charpente (3).
Les sacs de grain à moudre sont hissés au dernier étage par une poulie extérieure. Le blé est versé dans un nettoyeur (4) pour en retirer les mauvaises graines et les cailloux.
Le grain nettoyé est écrasé, à l'étage intermédiaire, par une paire de meules (5) renfermée dans une caisse de bois ou archure. Par un système de goulotte (6), la mouture est recueillie au niveau inférieur dans un sac.
La mouture est ensuite remontée au niveau supérieur et passée dans une bluterie (7), afin de séparer les différentes qualités de produit : farine blanche prête à être livrée, gruaux ou semoules, qui vont effectuer un nouveau passage à la meule et son (enveloppe du grain).
Une minoterie dans les années 1930

A : Dans l'atelier de nettoyage, le grain est débarrassé de ses impuretés par des passages dans une série de machines : trieur (1), nettoyeur (2) brosse (3). Puis, il est stocké dans une chambre ou cellule à blé propre (4). Un système de chaîne à godets le transporte ensuite d'une machine à l'autre.
B : Dans l'atelier de mouture, le blé nettoyé est broyé par des passages successifs entre les cylindres cannelés d'un broyeur (5) ; chacun de ces passages est suivi d'un blutage dans un plansichter (6), qui sépare les sons et classe par grosseur les produits tamisés, qui sont réexpédiés vers des cylindres aux cannelures de plus en plus fines. Les derniers passages de ces semoules et gruaux s'effectuent entre des cylindres lisses. Une bluterie de sûreté (7) permet ensuite l'obtention d'une farine de qualité irréprochable.
Le son passe dans une brosse (8), dite finisseur de son, destinée à le débarrasser des dernières particules. En permanence, un filtre (9) retient les poussières contenues dans l'air de l'établissement.
C : Dans l'atelier de conditionnement, la farine, ainsi que le son, sont conditionnés en sacs (10).
L'ensemble des mécanismes de l'établissement est entraîné par un moteur (11) thermique ou électrique.
Auteur : Pascale Moisdon, en collaboration avec Catherine Tijou, mai 2016.
Voir
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Patrimoine industriel et Mémoires ouvrières :
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Le blé :
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Les productions végétales, atlas : Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, DRAAF, mars 2016, pages 54 et 55
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La place de l'agriculture dans la grande région, atlas : Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, DRAAF, mars 2016
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Agreste, Ministère de la agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, Aquitaine Limousin Poitou-Charentes