La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

Partout en France, sur les places et dans les jardins publics, les monuments aux morts invitent au souvenir des soldats morts pendant la Grande Guerre, si meurtrière : 1,4 million de tués et de disparus. D'autres édifices comme les anciens hôpitaux, les usines de guerre et les gares, et certaines archives - lettres de poilus, articles de presse, photographies... - rappellent aussi le conflit, le front et la vie quotidienne, notamment dans les zones de l'arrière, comme en Poitou et en Charentes. Ces traces sont aujourd'hui mises en lumière dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Le 2 août 1914, la mobilisation générale est décrétée en France. Le lendemain, l'Allemagne lui déclare la guerre. Bien avant que la Grande Guerre n'éclate, les tensions existent entre les différentes puissances européennes. La course aux armements commencée en 1908, et celle aux effectifs débutée en 1912 aggravent progressivement les relations internationales. Les alliances se créent : la Triplice ou Triple Alliance regroupe l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, alors que la France, la Russie et le Royaume-Uni constituent la Triple Entente. Elles engagent les pays à soutenir leurs alliés en cas d’attaques ennemies. Le 28 juin 1914, l’attentat de Sarajevo est l’occasion pour l’Autriche-Hongrie de déclarer la guerre à la Serbie. Le conflit reste européen jusqu'à l'entrée en guerre des États-Unis, le 6 avril 1917.
Comme partout en France, les habitants de la Charente-Inférieure, de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Charente sont envoyés sur le front. En fournissant de jeunes hommes de 20 à 35 ans pour combattre, ces quatre territoires s'impliquent dans le conflit. Les soldats découvrent une guerre de l'artillerie. Sur le front, lors des longs moments d'attente, les hommes écrivent à leurs familles, rédigent des carnets de campagne ou photographient des scènes de la vie quotidienne. Beaucoup d'entre eux laissent leur vie sur le champ de bataille.
André Plessis, un Poitevin photographie la Grande Guerre
Pendant ce temps, par sa position littorale, l'actuel Poitou-Charentes est confronté à la guerre sous-marine, qui gêne l'approvisionnement de tous les départements français. Les populations en ressentent les répercussions, de nombreux produits manquent et certains prix s'envolent ; il faut nourrir en priorité les armées. Les civils sont parfois confrontés aux atrocités du conflit, lors des transferts de blessés du front vers les hôpitaux, comme celui d'Auffrédy, à La Rochelle.
L'hôpital militaire d'Auffrédy, à La Rochelle, 1914-1918
Dans les usines de guerre, comme la manufacture d'armes de Châtellerault ou la Fonderie de Ruelle, les femmes, les ouvriers non mobilisés, les prisonniers de guerre et les populations étrangères, les réfugiés ou travailleurs coloniaux, sont appelés à remplacer les hommes partis au front.
Des travailleurs chinois en Poitou-Charentes, 1916-1921
Par ailleurs, par la présence d'étrangers, les habitants de l'actuel Poitou-Charentes prennent conscience de la dimension mondiale du conflit, encore plus lors de l'arrivée des troupes américaines, qui débarquent dans le port de La Pallice en octobre 1917.
Les Américains à La Rochelle, 1917-1919
Sur les huit millions d'hommes appelés sur le front, la France perd les trois quarts de ses mobilisés. Face à cette hécatombe et une fois que les armes se sont tues, les Français ressentent le besoin de rendre hommage au courage de leurs soldats morts pour la défense de la Patrie. C'est ainsi qu'entre 1920 et 1925, une véritable vague de monuments aux morts recouvre toute la France ; au total, 1 500 sont construits dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente et la Charente-Maritime.
Se souvenir de la Grande Guerre : les monuments aux morts
Auteur : Laëtitia Pichard.