La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

En novembre 1915, la Chine s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés. Elle leur fournit, tout au long du conflit, de la main-d’œuvre en grand nombre. C'est ainsi qu'à partir de 1916, près de 140 000 travailleurs chinois arrivent en France. En Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne, ils sont employés dans de nombreuses usines comme dans la manufacture d'armes de Châtellerault ou dans celles du port de La Pallice à La Rochelle.
Beaucoup sont originaires du nord de la Chine, car les hommes y sont réputés robustes. Ils sont recrutés jeunes, de 20 à 35 ans, et en bonne santé. Ils sont embauchés par contrat pour cinq ans, résiliable au bout de trois années. Le contrat prévoit des journées de 10 heures de travail et un salaire de 5 francs par jour, 3 francs 25 s'ils sont nourris, 3 francs s'ils sont nourris et logés.
Vidéo de l'INA
Reportage diffusé au journal de 20 heures, le 11 novembre 2000 - 02min 43s Reportage consacré aux milliers de travailleurs chinois qui ont été employés durant la guerre de 14/18, pour des travaux pénibles par l'armée anglaise basée en Picardie. Ce reportage comprend des images d'archives et les interviews de Jean Pierre THIERRY, historien de la Grande guerre et de Francis AUBRY, ancien combattant. Production : France 2, Établissement cinématographique et photographique des armées.
À la fin de l'année 1916, 295 Chinois travaillent dans la manufacture de Châtellerault. Ils sont presque tous manœuvres, affectés au chargement et déchargement de wagons, à l'encaissage et au désencaissage, au transport de matériels et objets confectionnés dans les magasins et les ateliers. Pendant leur journée de travail, les ouvriers chinois sont étroitement surveillés. Face à la difficulté de prononciation de leurs noms, ils sont désignés par un numéro matricule.
Ils reçoivent des rations journalières différentes selon la province de Chine dont ils sont originaires. Les employeurs suivent ainsi les Notices et Instructions élaborées par le Service de l'Organisation des Travailleurs Coloniaux (SOTC), à partir de 1916, pour aider les employeurs à mieux connaître les habitudes alimentaires et les coutumes de leur main-d'œuvre, et ainsi accroître le rendement.
Afin de mieux les surveiller et d'éviter le plus possible les contacts avec les Châtelleraudais, les ouvriers chinois sont logés dans un camp éloigné du centre de la ville. Situé rue de la Brelandière, il est composé de six baraquements de trente mètres de long. En mars 1919, tous les ouvriers chinois de la Manu sont licenciés.
En 1917, 124 travailleurs chinois sont employés dans des entreprises de déchargement et de produits chimiques sur le port de La Pallice. En mai 1919, ils sont 434. La grande majorité d'entre eux sont alors employés sur les docks, pour remplacer les prisonniers allemands qui y travaillaient.
Ils sont logés dans un camp situé rue Champlain, au sud du bassin de La Pallice. Construit à partir de 1919, il est fermé en 1920, lors du retour de la main-d'œuvre civile. Les derniers Chinois sont renvoyés du port en mars 1921. En règle générale, ils rentrent alors chez eux.
Sur les 140 000 présents dans toute la France, seuls quelques milliers sont restés, comme Zhu Guisheng, décédé en 2002 à La Pallice, et qui avait signé en juillet 1916, un contrat de cinq ans... Les ouvriers chinois restés en France ont contribué ainsi à la première immigration chinoise dans l'hexagone.
Auteur : Laëtitia Pichard.