La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

Entre 1914 et 1918, l'hôpital militaire d'Auffrédy à la Rochelle accueille et soigne plus de 10 000 blessés et malades du front. Il est l'un des lieux de mémoire de la Première Guerre mondiale en Poitou-Charentes.
Sur les 8 millions d'appelés français pendant la Première Guerre mondiale, les trois quarts meurent ou reviennent blessés ; 1,4 millions de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine, et plus de 4,3 millions de blessés. Face au nombre de victimes, des hôpitaux s'organisent dans tout l'hexagone, notamment dans les départements de la Charente-Inférieure, de la Charente, de la Vienne et des Deux-Sèvres, qui forment l'actuel Poitou-Charentes.
Les combats de la Grande Guerre touchent essentiellement les hommes âgés de 20 à 30 ans. Cependant, selon leurs affectations, les Français ne connaissent pas la même guerre. Un soldat de l'infanterie placé en première ligne, au plus près du feu, est plus exposé qu'un soldat du Génie. Cette inégalité devant la mort traduit les inégalités sociales, les soldats de l'infanterie étant souvent issus de couches sociales plus défavorisées que ceux du Génie.
Une des spécificités du conflit, véritable guerre industrielle, est l'utilisation massive de l'artillerie. La plupart des blessures de guerre sont infligées par les obus. La violence de la guerre marque le corps des combattants. Nombreux sortent du conflit mutilés, blessés et beaucoup doivent subir des opérations chirurgicales. La diversité et la gravité des blessures reçues par les soldats pendant les combats sont caractéristiques de la Première Guerre mondiale.
Les soldats les plus gravement touchés sont envoyés à l'arrière, afin d'être soignés le mieux possible. C'est par la présence des blessés dans les hôpitaux que les populations civiles sont confrontées aux réalités des combats.
Dès le 26 août 1914, les premiers blessés arrivent en gare de La Rochelle, où ils sont pris en charge par des médecins et des infirmiers. Le médecin-chef de l'hôpital répartit les blessés entre les différentes formations sanitaires de la ville selon la gravité des blessures, la spécialisation de certains centres et leur capacité d'accueil. Ainsi, la Villa Richelieu, rue Philippe-Vincent, est le point d'ancrage de la Croix-Rouge. Le château des Gonthières à Rompsay accueille les tuberculeux.
Situé rue Pernelle, l'hôpital Auffrédy (fondé en 1203) est l'un des plus vieux hôpitaux militaires français ; il compte alors 300 lits et reçoit environ 10 000 blessés et malades entre 1914 et 1918. Les soldats les plus grièvement touchés sont dirigés vers cet hôpital, soit directement à leur arrivée en gare de La Rochelle, soit après aggravation de leur cas dans l'un des hôpitaux annexes. Les batailles de la Marne en septembre 1914, ou de Verdun, entre février et juin 1916, entraînent un afflux de blessés vers ces hôpitaux.
Ainsi, dès août 1914, les moyens d'hospitalisation d'Auffrédy sont renforcés par la création de trois annexes : l'école de jeunes filles de Chavagnes, rue des Augustins, l'école Fénelon et le lycée de garçons Fromentin. Ces annexes sont choisies pour leur proximité avec l’hôpital Auffrédy, afin de faciliter les visites du médecin-chef et d'éventuels transferts de patients. Puisqu'il connaît une grande activité durant la guerre, Auffrédy est chargé de diriger et de ravitailler les 24 autres formations sanitaires de l'hôpital, ainsi que les infirmeries et les dépôts de prisonniers.
Pour soigner le très grand nombre de victimes d'explosion d'obus qui ont perdu l'ouïe ou la vue, deux nouveaux services sont créés en 1915 : un service d'ophtalmologie à Fromentin, et un service d'ORL à Chavagnes. L'hôpital militaire contribue également à faire avancer les recherches médicales en radiologie, en rééducation et en réadaptation fonctionnelle, ainsi qu'en bactériologie.
L'ancien hôpital d'Auffrédy abrite aujourd'hui les locaux de la sous-direction des pensions du Ministère de la Défense.
Auteur : Laëtitia Pichard