La restauration de l'église Saint-Eutrope de Saintes
L’église Saint-Eutrope de Saintes vient de bénéficier d’une campagne importante de restauration, concernant l'élévation nord du monument. L’inauguration est prévue le samedi 25 juin.

1968-2018 : 50 ans d'inventaire du patrimoine culturel en Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et VienneParticulièrement riche dans notre région, le patrimoine architectural, mobilier ou immatériel, est un facteur important de développement culturel, social, touristique et économique des territoires. C'est pourquoi la Région conduit depuis des années une politique volontaire en faveur de sa valorisation : de l'étude scientifique à la médiation, en passant par la restauration de monuments historiques, le soutien de grands organismes régionaux et l’acquisition d’œuvres pour les musées. Le Service Patrimoine et Inventaire est chargé de mettre en œuvre ces actions, au cœur desquelles l'inventaire du patrimoine culturel.
Depuis 50 ans, les opérations d'inventaire ont permis de constituer une importante documentation sur près de 61 000 édifices et objets, dans plus de 800 communes de la région. Afin de partager avec les habitants ces connaissances sur leur histoire et leur patrimoine, le service réalise de nombreuses actions de médiation et de valorisation : ouvrages, conférences, expositions empruntables gratuitement, découvertes et publications en ligne, ainsi que des projets numériques innovants.
Une équipe professionnelle conduit, sur le terrain, des enquêtes qui analysent dans leur environnement, les éléments du patrimoine, de l'Antiquité aux années 1960, qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique :
Des recherches documentaires (archives et bibliothèques) enrichissent les enquêtes. Elles permettent la confrontation entre les documents ainsi trouvés et l'analyse sur le terrain. Ces recherches portent notamment sur les cartes et plans, le cadastre, les cartes postales anciennes, les dossiers de construction des bâtiments publics...
Les enquêtes d'inventaire menées en ex Poitou-Charentes depuis plus de cinquante ans ont donné lieu à une documentation importante :
Toutes ces données sont consultables au Centre régional de documentation du patrimoine et, de plus en plus, sur Internet. Les résultats des enquêtes sont également restitués sous forme de publications (une cinquantaine de titres à ce jour), de conférences, d'expositions.
L'inventaire général du patrimoine culturel est mené selon deux approches :
Sur un territoire donné, toutes les composantes du patrimoine sont explorées. Ont ainsi été étudiés le Confolentais, le canton de Saint-Julien-l'Ars, le canton de Melle.
Les inventaires topographiques sont aujourd'hui essentiellement conduits en partenariat avec des collectivités territoriales volontaires, auxquelles le service régional de l'inventaire apporte son expertise scientifique et technique, sa méthode et ses outils. C'est actuellement le cas des inventaires conduits avec la Communauté de communes des Vals de Saintonge ou Grand Châtellerault.
Quelques inventaires sont également menés directement par le service régional de l'inventaire, comme celui de la vallée de la Gartempe ou de la vallée de la Charente, qui ont démarré respectivement en 2015 et 2016.
Certaines opérations peuvent être menées en interrégions : l'inventaire de l'estuaire de la Gironde a ainsi été conduit en collaboration scientifique avec la Région Aquitaine avant 2016.
Une seule composante du patrimoine est prise en compte sur l'ensemble du territoire régional. C'est le cas pour l'enquête sur le patrimoine industriel de Poitou-Charentes, terminée en 2007.
Les inventaires thématiques sont, jusqu'à ce jour, conduits directement et intégralement par le service régional de l'inventaire : relèvent actuellement de ce type d'opération les enquêtes conduites sur le patrimoine roman et les mémoires ouvrières.
En dehors de l'approche territoriale ou thématique, quelques opérations ponctuelles ou d'urgence répondent à la nécessité de documenter un élément d'intérêt patrimonial avant son changement d'affectation, sa transformation ou sa destruction.
Ce fut notamment le cas, en 2009, pour l'inventaire du Jardin de Gabriel à Nantillé (Charente-Maritime). Ce site méconnu et menacé de disparition, contient un ensemble remarquable de quelque 420 statues et bustes en ciment réalisées par Gabriel Albert (1904-2000).
Le service participe également à des programmes scientifiques liés au patrimoine, en collaboration notamment avec le monde universitaire.
Le chercheur prépare son enquête de terrain en recherchant :
- en bibliothèques : les ouvrages et les revues existant sur le territoire ou sur la thématique à étudier.
- dans les archives municipales, départementales, voire nationales : les sources essentielles, telles que les actes des notaires, les dossiers de construction des bâtiments publics, les fonds des établissements religieux, les gravures, cartes postales anciennes, photographies, plans, etc.
Le chercheur prend contact avec les personnes morales ou physiques concernées par l'enquête sur le terrain : collectivités territoriales (maires, élus municipaux ou intercommunaux en charge du patrimoine...), habitants, propriétaires privés, affectataires des édifices religieux... Des réunions publiques, des communiqués de presse et des tracts informent la population locale du lancement de l'opération d'inventaire.
Le chercheur parcourt le territoire à étudier, muni des plans du cadastre lui permettant d'identifier chaque parcelle bâtie. Il regarde l'ensemble des bâtiments d'une commune, s'arrête devant chaque écart, devant chaque maison, puits, fontaine, pont... pour en déterminer l'intérêt culturel, historique ou scientifique. Pour chaque élément relevé, le chercheur recueille de nombreuses données qu'il reporte sur une grille d'enquête préparée à l'avance et qui concernent l'aspect du bâtiment, sa construction, son histoire... Les habitants sont consultés, voire interviewés pour recueillir la mémoire des lieux.
L'enquête concerne également les objets mobiliers publics et, dans la mesure du possible, privés (à l'exception des objets conservés dans les musées) : sculptures, peintures, meubles, vitraux... Une campagne photographique réalisée par le chercheur et/ou un photographe accompagne l'enquête de terrain, afin que chaque œuvre inventoriée soit illustrée.
Après l'enquête sur le terrain, le chercheur procède, à l'aide d'outils informatiques spécifiques, à la constitution de dossiers documentaires. Cette mise en forme des données résultant de l'enquête s'appuie sur des normes nationales qui les rendent comparables, consultables et utilisables par tous.
Chaque dossier comporte : une description de l'élément inventorié, son historique, sa localisation, des photographies, des schémas, des reproductions d'archives, la documentation utilisée (bibliographie et archives), des annexes...
Lors de la rédaction du dossier, le chercheur confronte les informations collectées sur le terrain et celles fournies par les sources documentaires.
Trois cartes sont systématiquement exploitées :
Au terme de chaque enquête, les résultats de l'inventaire sont :
L'article 95 de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales prévoit que la Région « confie aux collectivités territoriales ou aux groupements de collectivités territoriales qui en font la demande, la conduite, dans leur ressort, des opérations d'inventaire général ». Dans ce cas de figure, la loi précise : « Ces collectivités ou ces groupements concluent à cet effet une convention avec la Région ».
La Région souhaite par ailleurs encourager les travaux d'inventaire du patrimoine menés par des associations et organismes de droit privé (hors activités commerciales) acteurs de l'étude et de la valorisation du patrimoine.
Les études pourront être topographiques (consacrées à un territoire, quelque soit son échelle), thématiques (concernant un sujet sur l'ensemble du territoire régional) ou topo-thématiques (portant sur une sujet en particulier, sur un territoire donné).
Région Nouvelle-Aquitaine – Pôle Éducation et Citoyenneté - Direction Culture et Patrimoine – Service Patrimoine et Inventaire de Poitiers
15 rue de l'Ancienne Comédie
CS 70575
86021 POITIERS CEDEX
Courriel :
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L'inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France fut créé en 1964 par André Malraux (1901-1976), alors ministre des Affaires culturelles, et l'historien de l'art André Chastel (1912-1990).
L'inventaire se situe au tout début de la « chaîne patrimoniale » mise en œuvre par l'État (depuis le repérage par le service de l'inventaire général jusqu'à la protection au titre des monuments historiques). Il se démarque de la logique de protection matérielle des monuments historiques. Il consiste, « dans un contexte de recherche scientifique pure » excluant toute préoccupation d'ordre administratif ou fiscal, « à recenser, à étudier et à faire connaître toute œuvre qui, du fait de son caractère artistique ou archéologique, constitue un élément du patrimoine national. »
La commission nationale chargée de cet inventaire fut rapidement complétée par des commissions régionales. Celle de Poitou-Charentes fut instituée en 1968. Les premières opérations portèrent sur les cantons de Saint-Julien-d'Ars, Aigre, Ars-en-Ré, Saint-Martin-de-Ré et La Mothe-Saint-Héray.
Quarante ans après la création de l'inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, l'article 95 de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales confie, à compter du 1er janvier 2005, la réalisation de « l'inventaire général du patrimoine culturel » aux Régions et non plus, comme auparavant, aux services déconcentrés du ministère de la Culture. Le Service Régional de l'inventaire (SRI) a été transféré à la Région Poitou-Charentes au 1er février 2007.
L'État continue à exercer le contrôle scientifique et technique des opérations d'inventaire conduites par les Régions, et définit les normes qui « portent sur les méthodes de conduite des opérations, les vocabulaires, les schémas et formats de données ».
Confirmés par l'arrêté du ministre de la Culture et de la Communication du 17 février 2009, les principes et méthodes de l'inventaire général du patrimoine donnent à tous les chercheurs de l'inventaire une même règle d'analyse et de description des œuvres inventoriées. L'État contribue également à la diffusion nationale des résultats des opérations d'inventaire par l'intermédiaire de bases de données en ligne. Il peut, par ailleurs, réaliser des opérations d'inventaire au plan national.
Le Conseil national de l'inventaire général du patrimoine culturel, qui réunit à parts égales des scientifiques, des représentants de l'État et des collectivités territoriales, émet un avis sur les normes. Il évalue du point de vue scientifique les opérations d'inventaire conduites par les Régions, notamment à partir des rapports annuels qu'elles lui adressent (décret n° 2005-835 du 20 juillet 2005).
Ce colloque, tenu du 5 au 7 novembre 2014, proposait de montrer l'évolution progressive de l'organisation de l'inventaire général du patrimoine culturel et de revenir sur ses apports au sein de la filière patrimoine.
Colloque organisé par la direction générale des patrimoines (DGP), l'Institut national du patrimoine (Inp), le Centre d'études sur la coopération juridique internationale (CECOJI-CNRS) et l'Association des conservateurs régionaux de l'Inventaire (ACRI) avec le concours de l'Association des régions de France (ARF) et en partenariat avec l'Institut Central pour le Catalogue et la Documentation (ICCD).
Le logo national de l'inventaire général reprend une scène des célèbres peintures romanes de l'abbaye de Saint-Savin, dans la Vienne : la construction de la tour de Babel, choisie dès l'origine pour représenter l'ambitieuse aventure collective de l'inventaire.